Salut, merci pour ce message aussi.
Dans l'absolu je suis le genre que ça dérange pas de s'adapter même en étant dans le rouge; le problème c'est quand c'est tout le temps.
Trop souvent tout seul avec des trucs qui me dépassent.
Après je me retrouve dans la spirale de l'épuisement, je mets des tonnes de temps pour rien desfois, je reviens le lendemain et ça se passe très bien.
Puis je pense qu'avec cette énergie dépensée on pourrait avoir bien mieux en terme de résultats directs en m'épaulant un peu plus parfois; puis en termes d'acquisition des compétences. Si j'étais pas autant éclaté je regarderais la théorie de mon côté; car j'ai cette nature autodidacte.
J'ai souvent attendu la cavalerie avant de réaliser que la cavalerie c'était moi...
Puis desfois ...
" Je m'y suis repris à 50 fois pour le poser le bac à douche
- Ah bah ça fait comme ci t'en avais posé 50 alors."
Tu parles je savais même pas que ça se coupait un bac à douche, j'envisageais de couper le placo pour l'incruster.
Du coup après l'avoir soulevé déposé 15 fois j'apprends par téléphon que ça se coupe !
Mais bon je vais pas le rebouger dehors pour le tailler et le rerentrer : je vais économiser mes forces. Je le taille à l'intérieur, je m'en mets plein le pif.
Et encore je dis pas que je m'y suis repris à plusieurs fois parceque je voyais plus clair, il faut bien l'admettre.
Au final ??! Le machin est même pas de niveau (heureusement dans "le bon sens" LOL).
Et du coup ? c'est pas que de la fatigue c'est de l'impact moral en plus.
Et du coup décalqué pour décalqué la vidange fuit pas pour le moment, mais le joint conique est mis en porte à faux car j'ai été obligé de forcer le pvc.
C'est pas du boulot voilà. Et ça c'est encore un des effets de bord de la spirale de la fatigue qui fait faire de la merde ensuite, dont j'ai l'impression de ne pas arriver à sortir; par effet cumulatif en somme.
Ca va tenir 10 ans ?? (et encore dix ans pour la loi au fond je m'en fous. C'est pas du taf voilà tout)
Et avant ça, j'avais 3 mois d'expérience en plus de ma formation au lance pierre. Tout se passe hyper bien je suis vraiment content de ce que je fais.
Je sais plus le détail mais j'ai une petite modif cuivre à faire. Pour "gagner du temps" j'ouvre le groupe de secu de dix ans d'age me doutant pas...
Et là je soude des trucs, remplace le groupe (sauf que c'est pas le même mais je m'en rend pas compte car ça fait longtemps que j'ai plus les yeux en face des trous).
L'adoucisseur dysfonctionne car j'ai trop insisté à souder proche de ses vannes sans chiffon mouillé.
La panique et la fatigue me gagnent et je prends des décisions pourries qui s'enchaînent et se multiplient. Avec personne qui vient me sauver les miches. Jamais. Ou presque.
Et là, il doit être 19h30 je suis épuisé j'ai même pas mangé mais malgré tout je compte remettre l'eau au client. On est le 30 Décembre. Sa femme accouche bientôt. Je ne devais pas travailler le 31 ....
Je commence à être en rade de gaz. Sauf que pas expérimenté je m'en rend pas compte. J'insiste sur ma brasure dont l'emboiture est du mauvais sens, je me crame le bras parceque la brasure trouve à peine son point de fusion. J'insiste encore. Avant de comprendre....
Et la marque me reste encore un peu aujourd'hui.
Résultat à 07h30 le lendemain je suis au fournisseur pour du gaz. C'est comme ça que j'ai appris à changer une bouteille. Et encore : heureusement que je savais qu'il fallait jamais graisser un filetage sur un circuit d'oxygène. Sinon ??!
Ca va j'ai fini à 10h30 avec un client qui a pu avoir son eau et son eau chaude en plus !
Mais à quel prix ? pour moi ? T'imagines l'état dans lequel j'étais pour mon 31 ??
Le client ?! Une prestation ça n'est pas que arriver au résultat fini, c'est le délester de tout stress par rapport à la prestation.
Puis pour mon employeur, ce sauveur, cette cavalerie qui veint trop rarement. Pourtant là j'était à 700 mètres de chez lui.
Mais j'ai été stupide, j'aurais du me casser voilà.
Bref d'un côté je le respecte, j'aime pouvoir exprimer mon caractère autodidacte mais les conditions sont pas optimales.
D'une part j'aurais jamais dis que devenir un bon plombier serait aussi dur; de l'autre aussi long
J'hésite toujours à démissionner. On est dimanche soir et je me sens toujours jetlaggé des semaines passées.
Je trouve c'est un peu comme la montagne. Si t'es pas humble et réflechi ça te revient sur la tronche puissance dix.
Ah oui j'aime la montagne sinon je suis des pays de la loire.